Codages graphiques (suite)
Mais ce n’est pas tout…
Pour contrecarrer les
effets d’uniformité, Kharamidov utilise des formules mathématiques plus ou moins
complexes qui permettent de changer dynamiquement la valeur des lettres. Et
dans ce cas, “dynamiquement” recouvre deux procédés différents. Le premier que
j’appellerai “dynamisme passif” consiste en ceci : dans le cryptage
découvert par Blaise, la valeur de codage est fixe à l’intérieur d’une série.
Par exemple, si “a” est codé par une valeur x, tous les “a” du texte ont cette
valeur x et les “b” sont codés x+1… Dans le codage dynamique passif, le codage
change. Par exemple, si le premier “a” est codé par x, le second “a” est codé
par x+y, le troisième “a” par x+y+y, etc. Ce codage n’est plus déchiffrable que
par des calculs fréqualphabétique, c’est-à-dire prenant en compte la fréquence
relative, dans une langue donnée, de ses lettres et des hypothèses de “sauts”
de valeur. C’est très compliqué, ça demande à ma machine un grand nombre de
calculs d’autant que le système dynamique peut changer, il n’est pas
obligatoirement basé sur des additions, mais peut l’être sur des
multiplications ou toute une série de formules de relations plus complexes.
Dans ce que j’appelle le
“dynamisme actif”, il utilise les méthodes du dynamisme passif mais, comme ses
images ne sont pas des images fixes, mais des images mobiles inscrites dans le
temps, il introduit le facteur temps. Ainsi les codages d’une image à un
instant T ne sont plus les mêmes à un instant T + x…
De plus, il semble ne pas
utiliser n’importe comment ces différents types de codage. Sous le dynamisme
actif, j’ai ainsi découvert des textes qui semblent être dans une langue que je
ne connais pas. En voici un exemple:
“ming chori fighon birla
khaikhai né balo keldi djon
kitchkiradour qoï dèb khandjarni olo keldi
quolida kilidj folod
quochimga kelib djalod queldi
meni bebounyod tighi guzaro keldi
La cohérence du codage
fait que ce ne peut être qu’une langue — ou le double codage d’une langue — à
moins qu’il n’en ait créé une, ce qui lui faciliterait peut être la tâche, bien
que je ne voie pas comment… J’ignore cependant quelles sont les relations —
s’il y en a — entre ces divers types de codage. Est-ce une rhétorique subtile
ou au contraire des effets aléatoires ? J’avoue que ça dépasse mes
compétences. Je vous laisse jouer!
Dites-moi quand même si vous trouvez quelque chose, ce bonhomme commence à m’intriguer…