Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 752
Archives
8 août 2010

Nouvelles d'un lecteur/trice

Quand on lit cette hyperfiction qui s’inscrit sous forme de blogs, on se dit que l’auteur a peut-être besoin que le lecteur/trice le contacte (qu’il soit occasionnel ou régulier). Et le lecteur/trice) peut prendre ça comme un jeu qui lui est offert ou comme une façon de dire à l’auteur que «quelqu’un lit».

Ce qui m’ennuie un peu dans l’hyperfiction c’est le côté combinatoire (dit la lectrice) et le manque de vibration qui en découle même si le lecteur/trice admire la démonstration et l’infinité de possibilités dues aux ramifications et parfois les mots prennent un sens particulier pour le lecteur et en cliquant au hasard sur un nom ou un mot dans la colonne de droite on peut trouver un certain plaisir et même de l’étonnement à aller à la découverte du labyrinthe et les photos de l’auteur (le héros?) sont là pour nous rappeler qu’un (ou plusieurs) être humain palpite quelque part au-delà des interfaces et que cet humain là aime à rappeler qu’il est l’auteur et qu’il mène à bien son projet tout en le faisant évoluer même si les machines participent et c’est plus excitant pour le lecteur/trice (qui n’est pas encore une machine) de voir que l’auteur a ses faiblesses qu’il est humain, et que de temps en temps il s’amuse et qu’il ne fait pas seulement une construction intellectuelle, une démonstration par la preuve froide et rigoureuse et l’auteur, en proposant une hyperfiction comme une démonstration labyrinthique et c’est plutôt réussi à travers différents blogs, donne l’occasion au lecteur/trice de jouer avec l’auteur en commentant (mais peut-être qu’au fond l’auteur se fout de l’opinion de ses lecteurs, que seule compte la délivrance des mots et des images, leur expansion) et les combinaisons aléatoires de mots, d’images font plus d’effet dans une expression poétique que dans la construction d’une fiction (enfin, c’est un commentaire subjectif, forcément) et le lecteur/trice aime à penser que certaines phrases ou réflexions sont parfois l’expression de l’intervention de l’auteur et pas seulement le résultat d’un tirage au sort et il est amusant d’écouter simultanément les différentes propositions de «Balpe et sons».

Le lecteur/trice aime beaucoup «les carnets d’Oriane» et ses questions (qui se font rares de temps en temps) et ce qui pousse le lecteur/trice à lire au jour le jour relève peut-être tout bêtement de l’effet feuilleton (vieux comme le monde) et il y aurait comme une attente du lecteur/trice d’une surprise quand le feuilleton ronronne (une forme nouvelle, des mots étranges, etc. Le lecteur/trice ne s’attend pas encore à voir surgir l’auteur hors de l’écran, évidemment, ni à voir se dérouler des scènes associées aux mots) et l'auteur n’existe pas sans lecteurs et…

Personne ne saura jamais comment il faudrait raconter ça à la première ou à la deuxième personne du singulier, ou à la troisième du pluriel, ou en inventant au fur et à mesure des formes nouvelles, mais cela ne servirait à rien. Si l’on pouvait dire « je vîmes monter la lune; ou j’ai mal au fond de nos yeux, ou, en particulier, toi, la femme blonde, étaient les nuages qui passent si vite devant mes tes ses notre votre leurs visages ». Seulement voilà… Puisqu’il faut raconter, l’idéal serait que la machine à écrire (j’écris à la machine) puisse continuer à taper toute seule et moi, pendant ce temps, j’irais vider un bock au bistro d’à côté et ce n’est pas simple façon de dire. L’idéal en effet, car le silence qu’il faut raconter est celui d’une autre machine, une Contax 1,2 et il se pourrait bien qu’une machine en sache plus long sur une autre machine que moi, que toi, qu’elle (la femme blonde) et que les nuages. Mais je n’ai même pas la chance qui sourit aux innocents et je sais bien que si je m’en vais, cette Remington restera pétrifiée sur la table avec cet air doublement immobile qu’ont les choses mobiles quand elles ne bougent pas. Donc, je suis bien obligé(e) d’écrire. (Les fils de la vierge, Julio Cortazar)

Bon, j’ai assez «contacté l’auteur» pour aujourd’hui. Du moins je le crois…

Loups et agneaux

Publicité
Commentaires
.
AH...le courrier des lecteurs est dans la lucarne, aujourd'hui....
Publicité
Derniers commentaires
Publicité