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Écrits de Marc Hodges
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3 août 2010

Costecaldes, 20 heures 05

De petits nuages passent dans le ciel du soir, par groupes de deux ou trois, la journée respire lentement. Aussi loin qu'il peut voir, il n'y a que de la lumière sur les champs déserts. André Pagès se dit que son itinéraire commence où la piste s'efface. Il a besoin de croire car il y a de l'amertume dans le vin du meilleur amour. Il cherche ses raisons de vivre, sent dans l'air la présence impalpable du bonheur, dit : "ce qui est fait n'est pas fait…" Voir, revoir… André Pagès est incapable de dire ce qui du souvenir ou du présent l'emporte. Il se peut que seul l'oubli soit vrai. Le calme est absolu; la sérénité étale. Quelque chose le porte en avant : il veut encore donner la préférence à l'avenir. Ciel et terre s'épousent longuement. Son activité incessante est de rechercher en lui des harmonies, d'harmoniser ce monde qu'il porte en lui. De nombreuses images d'adolescents, d'hommes, de femmes lui viennent puis disparaissent. Il rêve orages, tempêtes, tornades, dévastations. André Pagès considère la pensée comme la zone neutre de l'âme. Pour se dire, ses mots déchirent ses artères.

Qu'il soit ici aujourd'hui, demain ou qu'il ait pu y être hier n'a pas grande importance, toute seconde enferme le temps complet et pour cela ignore les hommes. Sous son aspect immuable et tranquille, le plateau porte la mort, la diffuse, l'épend sur toute chose. André Pagès se souvient de tous ceux qui ont nourri son enfance de paysage, de ciel et de terre. Où est son devenir? Il faut passer lorsqu'on ne peut plus aimer. Il mène des rêves d'enfants qui ne demandent qu'à devenir actifs. Peu à peu son attention s'éveille en un sentiment jamais connu, comme si passaient en lui des vibrations presque insensibles. L'œil voit, explore l'éventail optique en avant de lui, recherche constamment des concepts d'invariance. Qu'est-ce que le temps ? Si personne ne le lui demande, il le sait… Mais si on le lui demande, et qu'il veut l'expliquer, il ne le sait plus. Dans la lente respiration sourde des bois, André Pagès entend la voix de tous ses ancêtres. Il se tient dans le silence devant cet arrangement qui est fait depuis toujours.

Un homme, au loin, vient vers lui…

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