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Écrits de Marc Hodges
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31 juillet 2010

Paysage avec musique arabe

Tout paraît si simple, si paisible. Un groupe de pigeons s'amuse avec les voitures. Il n'y a plus ni temps ni urgence, ni anxiété ni lenteur… Un groupe de travailleurs turcs attend au coin des rues Pompidou et Jouanard… Les filles qui passent ont toutes de belles jambes. Rien ne semble pouvoir venir ternir la paix de cette fin de journée d'été. Les travailleurs travaillent. Calme plat au troisième étage… Tous les événements sont dans un équilibre instable. Un autre consommateur, attablé devant un demi de bière mousseuse, est plongé dans la lecture de l'Expansion. Les mêmes personnes passent et repassent. Un grand noir traverse portant sur l'épaule droite un transistor stéréo qui hurle un air de rap. La pharmacienne discerne ce qui se passe. Le jour traîne. Une radio diffuse une musique arabe. Un marchand à la sauvette installe son étal garni de parapluies à vingt francs, de slips multicolores vendus par paquets de trois et de chaussettes armoriées. Une escouade d'agents de police remonte lentement la rue dans des crachotements nasillards de talkie-walkie; le plus jeune semble s'ennuyer ferme; un d'entre eux a une démarche de cow-boy. Des talons hauts claquent sur les pavés de l'impasse. La plupart des fenêtres de la rue sont ouvertes, certaines sur des trous noirs, d'autres sur des familles ou des visages plus ou moins connus. La porte de la boutique du fleuriste est grande ouverte. La façade du cinéma arbore trois affiches : "Rambo V", "Le mangeur de lune" et "Full metal jacket". Une mouche est prise dans le rideau. Qu'importe… Soir d'été… Sur les appuis des fenêtres, diverses fleurs — giroflées, camélias ou spirées — donnent à la rue un air de fête. En vitrine du café un couple discute avec beaucoup d'animation. Il n'y a rien de vraiment remarquable : la vie s'étale dans sa banalité la plus suffisante. Une odeur de soupe au choux s'échappe de la fenêtre de l'étage au-dessous. Les travailleurs travaillent. Un chat noir miteux mange une arête de poisson qu'il a extirpée d'une poubelle, il semble inquiet comme s'attendant, à tout moment, à être dérangé. Toute minute engendre son lot d'événements. Quelques nuages rosâtres paressent dans le ciel. La fille de Monsieur Charles est à sa fenêtre. Le garçon de café s'affaire d'un air toujours préoccupé. Un marchand à la sauvette installe son étal garni de parapluies à vingt francs, de slips multicolores vendus par paquets de trois et de chaussettes armoriées.

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