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Écrits de Marc Hodges
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22 juillet 2010

Combe Brouze, 13 heures 11

André Pagès voudrait que son regard soit un flux de rayons, que résonne dans son corps un monde d'harmonies. L'extrême pauvreté de ce monde lui est une jouissance égoïste. Bandes. La terre est déserte. Il voudrait qu'il existe un lieu où le temps triomphe de son inanité. Le vent s'arrête dans les branches. Le décor se met en place. Ciel de lumière… Il lui est difficile de comprendre que des changements si insignifiants puissent entraîner avec eux un tel trouble, continue à scruter le fond de la vallée de sa mémoire, des ombres l'accompagnent, le protègent, il a pourtant besoin de compagnons vivants. Mais, il a confiance, se sent bien, parcourt l'immobilité, marche sur une route: rien n'arrive. Quelles traces restera-t-il de ses propositions? Il éprouve à la fois un étrange sentiment de malaise et d'inconfort. Ses mots doivent servir à confirmer les choses, à marquer la possession. André Pagès réfléchit que les vallées sont là, abruptes, menaçantes, mais n'en veut rien connaître. Le silence lui est suspect. C'est par mille chemins qu'il faut se hâter vers l'avenir. Le plateau est comme un soupir dans le passé, un monde plein de souvenirs et d'espérance… Toute accusation avorte ici. Le décor lui apparaît ainsi vaguement hostile. Au-delà, des lointains bleuâtres, l'air lumineux.

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