Examen des objets de la victime
Objets
divers:
Un ticket du MET
(New York, USA), “South” de K. Coe, 25 octobre 2015, Une facture de taxi
parisien, 3 décembre 2015, Une petite clef dorée, Un carton d’invitation,
galerie Staedtler (Zürich, Suisse, Europe) 15 novembre 2015, Une paire de
boutons de manchettes en or, Une montre en or, Quatre-vingt dix neuf
épinglettes diverses, Deux bagues en or, Une épingle à chapeau en métal argenté,
Un cabochon d’améthyste monté en broche, Une fibule émaillée, Un médaillon
émaillé, Une broche, Une carte de visite: Sar Pédon, adresse Email:
sarpedon@théo.pietro.it.
—
On peut pas dire que ce Kharamidov aimait voyager léger, ironise Michaelis.
— C’est même très étonnant, remarque Leknar, de nos jours, la plupart des
intégrés cosmopolites ne s’embarrassent que de peu de choses, préférant acheter
et jeter là où ils se trouvent. — Juste, dit Baker, Kharamidov est assez
atypique!
Ils poursuivent
l’examen des données:
Connexions
réseau de la victime:
17/12: 17 h
12 à 19 h 03: www@khamid.francfurt.al, 19/12 : 10 h 15 à 12 h
31: www@khamid.francfurt.al
— Quel fatras, soupire Buchanan, comment s’y retrouver
là-dedans? On ne sait presque rien sur Jonak et nous avons des masses de
renseignements sur Kharamidov. C’est absurde de travailler ainsi. Leur seul
lien est leur homosexualité. — Et la pension Peirse, rappelle Karine, il
faut compléter les trous, en savoir plus sur Jonak, vérifier les appels
téléphoniques que nous n’avons pas encore contrôlés, regarder sur le serveur de
Kharamidov, essayer de savoir à quoi pouvait servir la petite clef dorée, voir
qui est ce Sar Pédon dont il avait une carte de visite. Au fait, comment se
fait-il qu’Interpol n’ait pas encore complété son état civil? —
L’Ouzbékistan refuse de coopérer, dit Baker, ce pays n’a pas adhéré à la
convention internationale d’échange, impossible d’obtenir quoi que ce soit
d’eux, nous n’en saurons pas plus. — Comment se fait-il alors qu’avec sa
nationalité il circule aussi aisément dans le monde entier? — Il a
un passeport. Sa notoriété, ses nombreuses relations lui permettent d’avoir
assez facilement visas et cartes de séjour. — On s’égare, proteste
Buchanan se levant et se mettant à marcher dans la pièce, c’est pas vraiment le
problème, faut simplement trouver le pédé qui l’a flingué… pas de quoi en faire
une affaire internationale! Puisque c’est pas Jonak, y a qu’à chercher du
côté de ce Dad, doit pas être trop dur à trouver — OK, vous n’avez
qu’à vous en charger… Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que Kharamidov n’est
pas un personnage ordinaire. Il semblait aimé de tout le monde, ne fréquentait
pas particulièrement des gens dangereux, je ne comprends pas pourquoi un de ses
partenaires peut l’avoir assassiné. Il faut tirer tous les fils. —
T’excite pas, mignonne, ironise Buchanan ,à moins que ce soit un accident…
c’est sûrement pas l’affaire de ta vie, t’en verras d’autres ! — Bon
okeye, ça va, cool… Qu’est-ce qu’on fait ? demande Michaelis pour calmer
le jeu. — On se partage méthodiquement le travail, coupe Baker, Buchanan
et Michaelis vous vous occupez de Jonak, cherchez Dad, enquêtez dans les
milieux homosexuels ; Leknar reprend les téléphones, les serveurs, les
mouvements bancaires. — Ah non, pas encore des paperasses, proteste
Karine Leknar. — Vous avez aussi la pension Peirse, coupe Baker. Et puis,
nous nous occuperons de tout ça ensemble, ajoute-t-il en souriant.
Buchanan fait à
Michaelis une grimace qui se veut complice.