Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 767
Archives
13 octobre 2009

Du Bellay au Vietnam

Un jour, sur l’étal d’une de ces librairies-échoppes, étalage débordant de livres d’occasion aux couvertures tachées, aux pages souvent déchirées, parfois manquantes, il découvre un recueil à la couverture d’un papier qui avait dû un temps être jaune mais qui, pour lors, hésitait entre le jaune délavé et le marron avancé. Un recueil assez mince d’un certain Tran Van Quihn, intitulé « C’était alors… » et dont l’exergue est ce sonnet décasyllabique de Joachim Du Bellay :

C'était alors que le présent des dieux
Plus doucement s'écoule aux yeux de l'homme,
Faisant noyer dedans l'oubli du somme
Tout le souci du jour laborieux;

Quand un démon apparut à mes yeux
Dessus le bord du grand fleuve de Rome,
Qui, m'appelant du nom dont je me nomme,
Me commanda regarder vers les cieux

Puis s'écria : Vois, dit-il, et contemple
Tout ce qui est compris sous ce grand temple,
Vois comme tout n'est rien que vanité.

Lors, connaissant la mondaine inconstance
Puisque Dieu seul au temps fait résistance,
N'espère rien qu'en la divinité.

Peter fut assez intrigué pour, oubliant un temps le lieu où il se trouve, se plonger dans sa lecture. Il n’a pas alors remarqué qu’un petit homme, d’allure très modeste mais vêtu proprement l’observe depuis le banc où il s’est assis à l’ombre au milieu d’un groupe de femmes. Au bout d’un moment, Peter Peterson demande au vendeur le prix de l’ouvrage et, comme celui-ci est dérisoire, l’achète et s’en va poursuivre ses errances dans la ville de Hué. Le petit homme se lève alors et, sans que Peter s’en aperçoive, commence à le suivre.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité