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Écrits de Marc Hodges
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12 octobre 2009

A l'épicerie du camp naturiste

Faut-il rappeler que nous étions nus tous les deux et que, sous la voûte de son corps tendu, j'étais baigné dans ses odeurs de femme? Son sexe était si proche, sa peau avait une couleur de crème… Elle glissa. Je suis persuadé que c'était intentionnel mais, tellement tendue vers les produits du fond de la banque frigorifique, il n'est pas impossible aussi que ce ne fût un accident… Elle glissa, ses seins s'appuyèrent sur mon visage, s'effondra sur mon sexe, me sourit: je bandais au septième ciel. Elle sourit encore, prit ma bouche pour m'engloutir dans un immense baiser, sa langue chercha la mienne. Son corps humide de sueur s'allongea sur le mien, nous étions tous les deux moites de chaleur et de désir. Une de ses mains — la gauche me semble-t-il — me caressait la nuque, l'autre s'empara de mon sexe. Je lui étreins les fesses… La suite, vous la connaissez, vous avez sûrement, comme moi,  éprouvé mille fois le vertige de la jouissance sexuelle, cette lame de fond qui emporte tout sur son passage, décape les corps et les esprits les laissant à nus, désemparés, éblouis de ce vertige dans lequel ils ont cru se perdre… Cependant, cette fois-là, se produisit un incident qui accrût encore ma jouissance et me fit ressentir un tel orgasme que ma partenaire fut à son tour emportée au-delà de ses espérances: pendant que nous nous caressions alors que, comme la plupart du temps, j'avais fermé les yeux pour mieux me concentrer sur les sensations tactiles de mon corps, un léger bruit me les fit rouvrir. Nous étions dans mon magasin, la porte était ouverte, je savais, même si la situation tendait à me le faire oublier, qu'à tout moment un client pouvait arriver (et je me suis demandé par la suite si ce n'était pas cette possibilité de surprise qui avait ainsi excité ma partenaire inconnue). Dans l'éblouissement solaire de la porte, une jeune fille, une adolescente autant que me permettait d'en juger la violence de la lumière qui l'enveloppait, nous regardait. Elle ne fit rien, ne dit rien, resta là, attentive, portier inattendu surveillant nos ébats… Je la regardai à mon tour profitant totalement de sa présence silencieuse. Il me semblait que c'était à elle que je faisais l'amour et non au corps de femme qui m'occupait… Dans l'intensité explosive de l'orgasme, je fermais à nouveau les yeux. Quand je les rouvris, la silhouette adolescente avait disparue et seule la brutalité du soleil emplissait la porte. Je ne sus jamais qui nous avait ainsi regardé participant à distance à la jouissance qui fut la mienne et celle de cette jeune femme dont je n'ai jamais rien su et qui dût quitter le camping car je ne la revis jamais plus.

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