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Écrits de Marc Hodges
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1 octobre 2009

Rencontres suspectes

La pièce où ils pénètrent est mal éclairée, surchauffée. Dans la lumière blafarde, au contre-jour d’une fenêtre, une petite silhouette enroulée dans un plaid, recroquevillée dans un fauteuil:

- Qu’est-ce que vous voulez ?”

La voix est douloureuse ; l’élocution difficile.

- Rien de grave, monsieur Peirse, juste un renseignement… Nous avons besoin de savoir si vous connaissez un certain Hamid Kharamidov et à qui il aurait pu téléphoner ici les 16 et 17 décembre ?

- Comment voulez-vous que je sache. Je m’occupe pas de ça. Demandez à Pat !

- Qui est Pat ?

- Celle qui vous a fait entrer. Attendez !

Il appuie sur un bouton. La jeune femme ouvre la porte.

- Oui ?

Buchanan répète sa question :

- Il y a cinq pensionnaires ici. Comment voulez-vous que je sache ?

- Vous ne notez pas les appels ?

- Pourquoi ? Y a que des honnêtes gens dans cette pension !

Karine et Buchanan se regardent avec lassitude. Il va leur falloir interroger tous les locataires.

- Combien de personnes vivent ici, demande Karine ?

- Ben, Monsieur Peirse père, Dan, David Peirse, son fils, monsieur Benoît, monsieur Braffort, monsieur Jonak, monsieur Maximoff et monsieur Sanlucar.

- Pas de femme ?

- Si, moi… j’oubliais !

- Est-ce qu’ils sont là ?

- Je sais pas.

- Pourriez-vous vérifier, demander à ceux qui sont présents de nous rejoindre quelques minutes ?

- Bien !

La jeune femme sort. Buchanan et Karine se regardent, machinalement ils examinent la pièce. Rien que de très banal. Une maison comme il y en a tant, bien entretenue, propre, confortable, chaude. Buchanan s’étonne de voir qu’aucun projecteur d’écran ne dépasse du plafond… Deux des quatre murs sont couverts de tableaux. Le troisième est creusé de grandes fenêtres voilées ; le quatrième occupé par une bibliothèque surchargée de livres. Aucune place pour des projections…

- Vous n’avez pas la télévision dans cette pièce, monsieur Peirse ?

- J’y vois presque plus, répond la voix souffreteuse.

Un jeune homme d’une vingtaine d’années, blond, presque blanc, cheveux si courts que son crâne semble rasé, entre dans la pièce. Il se présente :

- David Peirse!

- Mon fils, dit le vieil homme.

- Excusez-nous de vous déranger. Nous avons besoin de quelques renseignements.

- C’est rien, mon travail peut attendre.

Quatre autres jeunes hommes, suivis de Pat, arrivent à leur tour, et se présentent immédiatement :

- Jean Benoît.

- Claude Braffort.

- Ivan Maximoff.

- Andrés Sanlucar.

- Monsieur Jonak n’est pas là, ajoute la jeune Pat, je pense qu’il est allé en ville !

- Bien, dit Buchanan, nous n’aurons peut-être pas besoin de lui.

Il répète sa question. Les jeunes gens se regardent mais aucun ne répond.

- Personne ne connaît monsieur Kharamidov ? Aucun d’entre vous n’a reçu de coup de téléphone de lui ?

Les occupants de la maison font divers signes de dénégation.

- Bon… Ce doit être monsieur Jonak… Savez-vous où nous pouvons le joindre ?

- Aucune idée, dit le fils Peirse.

- Aucun d’entre vous ne le sait, insiste Karine ?

Le silence est éloquent.

- Lorsqu’il reviendra, pourriez-vous lui demander de nous contacter à ce numéro ?

- Sans problème !

- Excusez-nous de vous avoir dérangés.

- Pas de quoi, nous serions heureux de pouvoir aider la police, répond David Peirse en souriant.

Karine et Buchanan sortent.

- Que de temps perdu, soupire Buchanan.

- Avec cette météo, c’est pas marrant, dit Karine ouvrant la porte de la voiture.

- Le métier, rétorque Buchanan fataliste…

 

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