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Écrits de Marc Hodges
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8 février 2009

Jeux de garçons (3)

Au fur et à mesure que je vous les rapporte, mes souvenirs me font comme, au jeune Marcel, le goût des madeleines: je ne retrouve pas seulement le souvenir des faits, mais ceux beaucoup plus prégnants des sensations, odeurs, toucher, vue, ouïe… tous mes sens s'imprègnent comme une éponge de ce qui s'était passé alors… J'éprouve les mêmes sensations, j'ai à nouveau onze ans et ressens, au niveau du sexe, une tension qui cherche à se détendre…

Mon camarade, appelons-le Forcheville — ou, plus intime, François — s'est un instant, un très court instant, immobilisé, sa main pesait à travers le slip sur mon sexe, j'ai rouvert les yeux, il me regardait avec un léger sourire qui hésitant entre la gêne, la complicité et l'audace, se transforme lentement en connivence, complicité. Je revois son visage légèrement rosissant, sa bonne tête plutôt ronde, ses cheveux très roux, ses tâches de rousseur qui éclairent son visage, ses yeux d'un vert profond qui brillent d'audace; j'entends le souffle léger d'une respiration qui, comme par pudeur, se retient; je sens l'odeur douçâtre de sa sueur mêlée, après notre court combat, à la mienne. sa main s'appesantit légèrement sur mon sexe, remonte lentement vers la ceinture du slip, me caresse le ventre puis redescend lentement franchissant avec décision l'élastique de la ceinture, ses doigts s'approchent de mon membre, s'en emparent…

J'étais dans un état second, à la fois tendu à l'extrême et avide de cette jouissance nouvelle qui m'emplissait la tête comme de vapeurs d'alcool. Je fermais tantôt les yeux, tantôt les ouvrait pour capter son regard. Ma main droite se dirigea sur sa main, non pour l'arrêter mais, au contraire, par une très légère pression, l'encourager à poursuivre. Aujourd'hui encore écrivant ces lignes, je ressens encore la prise timide de ses doigts sur mon sexe et ma main qui guide la sienne… Alors de son autre main il baissa mon slip et, me cambrant, je lui facilitais la tâche… De trois doigts de sa main droite, il fit glisser vers le bas la peau de mon pénis —dont mes masturbations solitaires antérieures avaient assuré la mobilité— dégageant mon gland. Il tira un peu fort sur la peau et je lui dis: "arrête, tu me fais mal…" alors il commença à faire aller plus doucement sa main sur mon pénis qui, bien que encore dérisoire à cette époque, était cependant raidi comme un acier. Je ne tardai pas à atteindre le degré de sensibilité insupportable mais si plaisant qui me tenait lieu alors d'orgasme et lui dis: "arrête, je n'en peux plus…"

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