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Écrits de Marc Hodges
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2 février 2009

introduction au world wide web

— V —



Londres, dimanche 20/12/2015, 16:23:60


Le professeur Blaise Carver est assez content de lui, l’introduction à sa thèse lui semble bien partie.

“C’est en 1992, alors que la présidence des États-Unis était assurée par Bill Clinton, que le vice-président, un nommé Al Gore, lança le projet qu’il désigna du nom ”d’information super highways”. Ce projet intervenait au moment où les USA commençaient à peine à sortir de la grande crise économique des années 1980, crise qui, dans le monde occidental, avait mis au chômage des millions d’individus et fut le révélateur d’une réorganisation profonde du système économique mondial. Dans l’esprit du vice-président Al Gore, il s’agissait d’imaginer quelque chose comme une “nouvelle frontière”, c’est-à-dire un projet économique capable de redonner aux États-Unis d’Amérique un élan nouveau et, par suite, de leur permettre de retrouver une partie de leur suprématie économique. L’exemple originel était celui que, en leur temps, avaient pu jouer le plan Marshall, la course aux armements de la guerre froide avec l’ancienne URSS et la conquête spatiale. Par l’impulsion de projets ambitieux dont les retombées industrielles promettaient d’être multiples, injecter dans le circuit économique des centaines de milliards de dollars. Cette injection de sommes énormes ne pouvait manquer de susciter de nombreuses recherches qui auraient de rapides incidences sur la vie quotidienne de tous les citoyens, créeraient de nouveaux marchés capables de relayer ceux qui s’essoufflaient par suite des changements économiques que connaissait la planète : marchés agricoles sur lesquels les pays du Tiers-Monde ou d’Europe Centrale intervenaient de plus en plus, marchés de l’armement dont la fin de la guerre froide, suite à l’effondrement des pays communistes, avait considérablement réduit l’importance économique…

Le choix du secteur de l’information n’était pas innocent. La plupart des futurologues, comme Alvin et Heidi Töffler (cf. notamment leur ouvrage “Powershift”, 1990, Bantam books, New-York) considéraient que l’information promettait d’être le grand gisement productif de l’avenir. D’une part, la suprématie politique, économique et scientifique reposait déjà en grande partie sur la capacité à mobiliser, le plus rapidement possible, le plus grand nombre d’informations disponibles. D’autre part, les penseurs de cette époque commençaient à percevoir que, contrairement aux “matières premières” précédentes, celle que constituait l’information promettait d’être inépuisable en ce sens que toute réorganisation d’une information déjà utilisée devenait une nouvelle source d’information. Une des images favorites de ces analystes était celle des “surrégénérateurs nucléaires” qui, tout en produisant de l’énergie créaient du combustible nouveau. Et ceci dans une spirale sans fin. De la même manière, l’information promettait d’être une matière première qui se reproduirait d’elle-même au fur et à mesure de sa consommation. Inépuisable et bon marché à condition de disposer des ressources et des technologies qui permettaient de la traiter.

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