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Écrits de Marc Hodges
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21 septembre 2008

Un flot d'écriture

Voilà ce que j’aurais aimé trouver chez Norpois, le massacre et l’incendie de l’orgueilleuse cathédrale, la destruction de ses deux tours, le pillage systématique de la ville par les soudards de Merle. Voilà qui aurait donné des couleurs à ses pages ternes. Rien à voir avec les mains des voleurs coupées sur la pierre de justice (sans aucun doute cependant un spectacle intéressant, je regrette que Père ne puisse plus ordonner ce genre de sentence). C’est le seul moment où cette ville trop calme a été confrontée aux couleurs de la tragédie, où elle a dû prendre une dimension historique car pour le reste… Il y a eu quoi ? La bête du Gévaudan ? Oui, pas mal mais quand même, rien de bien épique. La Grande Peur, l’exécution de l’évêque Jean-Arnaud de Castellane en 1792. Bon, c’est pas mal mais rien à voir avec la force et la fureur de Merle. Ici les révolutions ont glissé sur les toits de lauze. Tout ça m’ennuie un peu. Si je savais écrire, je raconterai l’épopée de Merle, sa rage de vengeance et de conquête. Je pense qu’il devait être amoureux de la baronne De Peyre, qu’il portait en lui cet amour insatisfait comme une tumeur cancéreuse qui le faisait souffrir, que seule la violence brute, la rage, parvenaient à le calmer un peu… C’est ça qu’il aurait été intéressant d’écrire mais ce con de Norpois a autant d’imagination qu’un basset.

Je m’éloigne… Je m’éloigne… Il y a dans l’écriture quelque chose comme une griserie qui fait perdre le sens de la réalité, un flux qui m’emporte malgré moi. Il doit y avoir de ça chez les fanatiques ou les grands révolutionnaires, un mouvement qui les dépasse et les porte à aller de l’avant, ce que l’on appelle leur destin. En fait, leur destin est un fleuve qui les emporte. Le Che ne pouvait pas rester tranquille à Cuba. C’est pareil. Ce qui m’arrive est pareil, je n’arrive plus à m’arrêter d’écrire et ne croyez pas que je ne me rends pas compte que la rédaction de mon frangin n’est qu’un prétexte. Bien sûr que je le sais, que je sais que demain il ne prendra pas ce texte, trop long, trop confus, pour le remettre à sa prof… mais je m’en fous, je sens sortir de moi comme un dégueulis de mots que je ne peux réprimer. Mes tripes se vident. Je vais continuer. Je le sais. Je ne sais pas comment ni vers quoi, mais je vais continuer.

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