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Écrits de Marc Hodges
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12 mars 2008

La vraie réalité / la fausse

Que faire de la réalité? Par exemple ce prolo du Blanc-Mesnil au visage remarquable et qui devrait figurer dans la galerie de portrait. Ça ne peut pas être le visage de Wilfrid (déjà décrit ailleurs). Peut-être celui de Zabre ou d’Yvré: «il avait une petite tête de brute ascétique, taillée à la serpe, sous des cheveux noirs de jais plaqués à la gomina et qui, de part et d’autre d’une raie centrale lui faisaient comme deux oreilles d’épagneul sur le côté du visage. Son nez était remarquable qui prenait la moitié verticale du visage, un gros nez tout piqueté de rouge, aux pores dilatés, qui laissait deviner qu’il n’était pas insensible à la boisson, mais écrasé sur sa bouche comme celui d’un boxeur, donnant ainsi à son profil une allure verticale rectiligne; de petits yeux ronds et noirs sous des sourcils minces; la lèvre inférieur charnue, lippue, très en avant, formant crochet avec la courbure du nez comme pour enfermer dans cet intervalle ce qui oserait passer à sa portée.»

Penser aussi à la semi-clocharde du RER et à son chien mangeur de cacahuètes qui pourrait faire un épisode de la vie de La Beude; ou encore à cet autre moment où endormie sur un banc, elle est chassée par un chien minable, pelé, qui veut prendre sa place.

Pourquoi ce besoin d’emprunter des personnages à la réalité pour les prendre en otage dans le monde de Wilfrid?

Ce roman doit être comme un cirque, comme une image criarde et fantasmatique du monde, une réalité exacerbée où les individus sont des clowns (gais ou tristes), des funambules, des trapézistes, des dompteurs de fauve. décrire l’épicier arabe qui vit sa vie solitaire dans les huit mètre carrés de son sinistre magasin au rez-de-chaussée d’une vielle maison délabrée en clown triste par exemple. La maison pourrait être décrite ainsi: «un ridicule petit chalet de mauvais ciment dont la façade néo-rocaille s’orne d’un entrelacs de faux branchages en ciment grisâtre d’où émergent de petits personnages grotesques, tout ça décati, déjeté, descellé, puis la maison comme une espèce de cheminée de brique de trois étages, chicot incongru et grêle, tour loqueteuse dominant de très peu des arbres moribonds dont la cime empanache de hauts murs noirs, percés de soupiraux grillés, qui semblent ceux d’une forteresse»

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