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Écrits de Marc Hodges
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4 octobre 2007

Nîmes le Vieux, 7 heures 45

Bréauté chantonne et rit, repart et réfléchit. Colline après colline la beauté se transforme en distance rendant impossible la prévision de quel miracle pourrait encore se produire. Des ombres rapides et brusques courent sur les herbes sèches. Le temps est immobile, l'air frais et léger comme une eau fine, une légère brise fait vibrer -lyre- les rayons du soleil.Cette heure est toute la bénédiction du jour. Un petit cri, un battement d'ailes, un remuement dans l'herbe suffisent pour qu'il lève les yeux et reste l'oreille tendue. Le plateau est figé dans l'attente, ce silence l'attire - lui fait peur… Bréauté cherche dans la solitude le chemin qui mène à lui-même, l'au-delà lui reste une notion abstraite, il connaît le bonheur d'être celui qui guette. Il est seul, n'ignore pas qu'il y a des cieux de nuages et des bleus et des soleils ailleurs. Il a besoin de temps, jette des pierres dans les buissons de genévriers. C'est maintenant qu'il est chez lui ! La notion du temps disparaît, l'avenir vient vers lui comme le passé en un présent unique.

Il vénère et craint le vertige, ne rencontre que trop de ruines. Toute chose a ainsi deux visages: le visage de ce qui passe, le visage du devenir. Trop de choses étranges pèsent sur ses épaules. Il pense aux milliers d'hommes qui autrefois habitaient ces terres, aux longues listes de noms sur les petits monuments aux morts des villages et toujours ses pensées vont à leur rencontre.. Le frémissement et les sonorités du silence se déroulent paisiblement dans de larges échos lents et tranquilles que rien ne trouble depuis longtemps. L'énormité du silence sonne comme une cloche sombre. Il pense aux rares vautours fauves que l'on protège soigneusement, se demande si c'est vers un avenir de conservation qu'il faut tendre. Il aime la forêt, aime aussi la ville. Dans la lente respiration sourde des bois, il entend la voix de tous ses ancêtres, rêve de nouvelles envies de vivre ici, la couleur des choses passées, aimées, ne quitte plus son imagination: Bréauté sent en lui quelque chose qui cherche à être dit, qui veut se dire.

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