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Écrits de Marc Hodges
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9 septembre 2007

Angelina

Wilfrid trie — fouille, parcourt, lit, découvre…— les papiers qu’il trouve dans le désordre de La Beude. Ça va prendre du temps. Lui n’est pas pressé. Le propriétaire si qui veut pouvoir : vider le logement, le nettoyer-désinfecter, le remettre en état, le relouer. Cette situation entraîne des conflits. Ils resteront secondaires dans la trame du récit (si toutefois il y a vraiment une trame… jeu de mot facile, une trame du drame… à suivre…). C’est par cette fouille qu’il explore la mémoire de La Beude, par conséquent de la sienne. En effet :

Wilfrid avait toujours connu La Beude. Elle avait toujours été là, à ses côtés, naturelle. Aussi loin que remonte sa mémoire il la voit là. Dès l’école maternelle, petite fille à la voix un peu garçonne, un peu trapue, vaguement blonde, les yeux verts d’eau, leurs parents — qui devaient se connaître ou être voisins, il ne sait plus — les menaient ensemble à l’école ou se partageaient cette tâche, les deux enfants jouaient ensemble dans la cour de l’école, se tenaient par la main dans les rangs et les promenades, passaient les jours de congé l’un chez l’autre… Il lui semblait même se souvenir que, de temps en temps, ils dormaient l’un chez l’autre. Torturant sa mémoire, il ne retrouve pas une journée de son enfance où il n’a pas passé avec elle une partie du temps. Angelina. Elle s’appelait en fait Angelina… avait toujours été pour lui La Beude, il ne saurait dire pourquoi. Angelina Ebberly comme lui s’appelait Ramon Rubin avant de se faire appeler Wilfrid d’Eurymédon. Dans une tranche de vie ultérieure.

Ramon ne quittait jamais La Beude. École maternelle, école primaire, collège… elle était là avec lui et sur toutes les photos de classe on les trouvait tous les deux. Complices, de plus en plus inséparables. A quinze ans ils constituaient un groupe officiel aussi avaient-ils commencé à faire l’amour à seize et dès lors personne, dans leurs familles respectives, ne trouvait anormal qu’ils passent des nuits ensemble : ils étaient mariés même si le mariage ne devint effectif que cinq ans plus tard.

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