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Écrits de Marc Hodges
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13 juin 2007

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Les flics, sans l’air conquérant que d’habitude ils arboraient lorsqu’ils prenaient un voleur de sac de vieille dame ou un automobiliste ayant oublié d’attacher sa ceinture, ouvrirent la bouche, du moins c’est le jeunot qui commença :  Diane Mille, dite La Beude, vous connaissez ?

Wilfrid connaissait. Bien sûr qu’il connaissait, ils avaient même été mariés, vraiment mariés… Monsieur le Maire, Monsieur le curé… tout le schtroumpf. Depuis trente ans ils étaient mariés et vingt-sept qu’ils ne vivaient plus ensemble. Pouvait rien contre ça… Qu’est-ce qu’elle avait bien pu foutre La Beude ?

Le jeunot en uniforme continuait: Elle est morte, on savait pas trop comment vous le dire… On l’a trouvée morte chez elle hier après-midi. Enfin, chez elle… disons là où elle vivait. Le flic plus âgé poursuivit : On a trouvé un stock de cartes postales du camping alors on e pensé venir voir. Il avait l’air très fier de la finesse de sa déduction. En tous cas, il avait raison, ça avait marché. L’autre ajouta: et un livret de famille avec votre nom. Maintenant ils faisaient un duo, leurs paroles se relayaient dans l’odeur de daube: Le patron du camping a pensé que Wilfrid d’Eurymédon ça pouvait être vous… Et nous sommes venus… Peu à peu, ils prenaient de l’assurance, la fierté de leur raisonnement illuminait leurs visages, leurs corps se détendaient, occupait davantage d’espace dans la caravane.

Wilfrid, comme d’habitude, ne disait rien. Il attendait encore et l’odeur lourde rappelait la daube qu’il aurait été maintenant nécessaire de commencer à préparer. Et puis il pensait à La Beude : qu’est-ce qui lui avait pris de crever comme ça, sans prévenir ?

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