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Écrits de Marc Hodges
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11 mai 2007

La Chaptal

Quand on commence à réfléchir, à vouloir ne tenir pour certaines que les choses ou les faits que l’on a soi-même vérifiés, on ne sait jamais où cet examen va pouvoir s’arrêter. On ne sait même pas si l’on pourra s’arrêter à temps. Avant, le vertige ; après, la chute. Autour de moi, tous ont choisi de croire à tout. C’est peut-être mieux ainsi. Il paraît donc que le boulevard Soubeyran est la trace des anciens remparts, ceux qui devaient arrêter Merle… Pas le Che : les remparts ne sont plus là. D’ailleurs Léa ne doit pas penser à tout ça, d’autant qu’elle abandonne bientôt le boulevard pour la rue de la Jarretière, puis celle d’Aigues-Passes où elle va faire son marché… Place de la République, elle achète des légumes aux marchandes de quatre-saisons, entre autres à la vieille grosse Chaptal, celle qui tient sur d’énormes jambes droites — deux troncs d’arbres — toujours pliés dans une écorce de chiffons maintenus par des bas noirs en nylon mousse et qui se déplace avec difficulté. Qui d’ailleurs, la plupart du temps, ne se déplace pas. Et quelle voix ! Sur la place on n’entend qu’elle interpelant les clientes, vantant sa scarole, ses radis, sans aucun respect pour le buste de Théophile Roussel qui, derrière elle, trône au milieu du tout petit jardin fermé au public, bassin toujours à sec parce que les enfants, en été, sautaient le grillage pour aller tremper leurs pieds, ce qui faisait désordre… Avec la Chaptal, on ne parle pas de Monsieur le Curé: c’est une athée, une espèce étrange… On lui achète ses légumes quand même: ils sont beaux et pas chers, et puis c’est une de celles dont le potager n’est pas situé sous le séminaire, pas directement arrosé  par les égouts de ce saint lieu ce qui, quand même, malgré la sainteté…

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