Le soleil

Voilà, en ce qui concerne le récit de Norpois, c’est tout… Il ne s’est pas beaucoup fatigué. Il fait durer le plaisir. Je suppose qu’il est payé à la ligne et qu’il va faire traîner ce feuilleton encore et encore comme si une fiction ne devait jamais finir… Ces gratte-papiers, aucune dignité, prêts à n’importe quelle bassesse pour arrondir les fins de mois. Je suis sûr que s’ils pouvaient avoir des logiciels d’écriture automatique, il les utiliseraient.

Au fond, ça ne me concerne pas, je m’en moque, m’en fous, m’en bat l’œil… ça m’indiffère… La motivation du texte est ce qu’elle est, peu importe, ce qui compte c’est d’être, d’écrire pour être, de croire être par l’écriture. Le reste… La page est là, elle me plaît, ou pas, je ne sais pas vraiment pourquoi, peu importe, de toutes façons je n’ai rien à dire d’autre. Je n’ai rien à dire. Cette page me plaît. Assez. Pas du délire, mais elle me plaît. Faut quand même pas être trop exigeant, on fait ce qu’on peut, tout le monde peut pas avoir du génie comme Marc Hodges ou Jean-Pierre Balpe ou Dorismond Boyer… Passons. Revenons à notre sujet…

Il y a ce cafard qui grimpe le long du mur près de ma fenêtre. M’agace, revient tous les jours, à peu près à la même heure, me défie, dès que je me lève se tapit sous la baguette qui cache les fils électriques, ressort dès que je m’assied. Faudra bien que j’arrive à l’écraser un de ces jours, montrer lequel des deux est plus rusé… Il y a aussi le soleil-animal-familier qui recommence à me lécher les mains, le même qu’hier, qu’avant hier mais pas tout à fait (en quoi ?) le même que le jour d’avant, un peu moins encore que le jour précédent le jour d’avant ; de plus en plus différent au fur et à mesure que je remonte le temps — ou que je le descende…—, un peu plus, un peu moins affectueux, un peu plus un peu moins présent. Souvenirs de soleil…