Encore une petite fille
D’autres règles encore, non dites se devinent sous l’écriture du poème avec lesquelles il est toujours possible de jouer dans le cadre de telles bluettes studieuses. Je ne suis pas poète… Du moins j’en refuse la posture prétentieuse sinon… Et si la rime pèse — gadget désuet d’écoliers en manque de trouvailles — rien non plus n’interdit de se donner d’autres libertés :
une rue une petite fille
elle appelle sa mère qui
refuse de l’écouter
elle crie elle
crie
mais sa mère exprès ailleurs
regarde
rien cependant ne prouve qu’une totale liberté soit satisfaisante, même si elle se calque sur le souffle individuel, au plus près de la respiration ou des battements cardiaques. On peut préférer quelques bonnes contraintes choisies au préalable, de préférence de façon arbitraire, pour la stimulation de leur dépassement ou pour extraire des mots ordinaires le maximum de sève qu’il puissent donner.
dans une rue
une petite fille elle
criait criait
elle appelait sa mère elle
criait pleurait
la petite mais sa mère
se refusait
à l’écouter se taisait
elle fuyait
les cris de sa fille
exprès ailleurs
elle portait sa vue
Bon…