Dure la vie de touriste

Peu de nouvelles sont bonnes, les gens doivent faire attention, ne pas vivre près du bord: sa voisine Sonya, avertit Ludovic que son appartement a été cambriolé, tout est sens dessus dessous; elle a noté la disparition de son IMAC G5, de ses deux disques externes Silverdrive. Pour le reste, ne sait pas. Nicolas déclare avoir traduit les phrases mais ne pas comprendre la signification du texte résultant: «à mon avis ce n’est qu’un premier niveau de codage. Ça devient intéressant, je fonce.»; Un SMS de Jérémie: «je te retrouverai.»

C'est vrai que des mots durs ont été prononcés. Ludovic ne veut pas se laisser submerger par le fait que nous sommes tous mortels: pas un cri, pas un geste d'exaspération, pas un mouvement de panique, ne tourne pas autour du pot, le but ce serait d'avoir quelques idées originales.

Il a téléphoné à Nathalie. Elle a retenu une chambre au Grand Hôtel, arrive demain: quelqu'un, quelque part s'est enfin décidé à admettre que le meilleur des êtres n'est pas leurs fantasmes. En attendant, traîne dans Sète. Boit des casas au Crystal bar (PMU, Rapido, grattage, plat du jour), servis par Brigitte serrée comme livre entre deux tournesols géants, prend une tieule, une tapita d'anchois au vinaigre, un café templaito (avec une larme de lait), attendant de passer la soirée au Club America où Gloria est serveuse. D'habitude ça grouille de touristes par ici; pour l’instant c’est plutôt calme (c'est dur la vie pour la serveuse, le barman; pour les clients…)