Un cimetière de livres

Interruption lecteur : 10:35:17. Instruction : éviter les métaphores lyrique. Reprise : 10:35:33.

Luisa désigna une ruine à l’autre bout de ce qui avait dû être une rue
— Là-bas. On y va si tu veux…
Ils se dirigèrent vers le vieux bâtiment dont une partie des murs s’étaient effondrés. Luisa poussa une archaïque porte de bois toute rongée par les vicissitudes du temps. Ils descendirent quelques marches : la lumière vive du jour pénétrait par un soupirail. La pièce était emplie d’étagères plus ou moins effondrées sur lesquelles reposaient tout un tas de livres. Des centaines d’autres entassés en désordre, encombraient le sol.
— Tu vois, dit Luisa, il y en a partout… Tu trouves pas ça bizarre?
— Je crois que c’est ce qu’on appelait une bibliothèque, continua Palancy, c’est là où nos ancêtres mettaient leurs livres.
— Et ça servait à quoi?… Comment on pouvait lire ça?
Elle avait ramassé un autre livre poussiéreux, rongé par les vers et dont les pages tombaient en lambeaux, elle le tendit à Palancy. Ce qui restait lisible du titre était: Autobiogra… X, le reste se perdait sous des tâches de moisissures.
— Comme chaque livre n’avait qu’un titre, il fallait en posséder plusieurs. Maintenant ça ne sert plus à rien.
— Dis donc, c’était pas pratique pour voyager…
Elle sortit de la poche de sa tunique le livre qui ne la quittait jamais et, l’effleurant du doigt, l’activa rapidement:
— Avec ça j’ai toutes les bibliothèques du monde, je peux lire télécharger n’importe quel livre, m’en faire écrire pour moi toute seule, demander ce qui me plaît, m’abonner à des séries de nouveautés… et même écrire les miens et les proposer à tous ceux qui voudraient les lire.
— C’est vrai, c’est beaucoup plus pratique…
— Regarde!
Sur la page plastifiée, ses doigts tracèrent les lettres Autobio, aussitôt une liste d’ouvrages apparut. Elle traça alors le signe X, la page afficha Autobiographie, chapitre X, ouvrage de Jacques Roubaud, auteur du vingtième siècle, suivie d’un résumé et d’un notice biographique.