Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Écrits de Marc Hodges
Écrits de Marc Hodges
Visiteurs
Depuis la création 98 752
Archives
23 mai 2006

Rien n'a changé depuis des siècles

10:13:26 : interruption lecteur. Modification demandée : recommencer, aller plus vite à l’essentiel, éviter les digressions inutiles sur la vie contemporaine, introduire un peu d’archaïsme et des dialogues. Proposition 2 : 10:15:48.

Décidément rien n’allait comme il aurait fallu, la cheminée résistait, les bûches refusaient obstinément de s’enflammer: tout ce que Palancy obtenait était une espèce de combustion lente, charbonneuse qui noircissait le fond de la casserole et déposait des fumeroles grasses dans l’eau destinée au thé. Comment, en 2070, pouvait-on être encore obligé de vivre ainsi? Palancy n’aurait jamais imaginé que la proposition de Jacques, son vieil ami écrivain, soit en fait un piège, que ce qu’il lui avait présenté comme un moyen de se ressourcer tournerait ainsi au cauchemar. Il savait bien que le confort de sa maison de Montolieu serait rudimentaire et que ce qu’il appelait un «retour à l’humanité de la nature» l’obligerait, d’une certaine façon, à «penser à autre chose». Il acceptait tout à fait. C’était même la raison essentielle de sa fuite avec sa petite fille Luisa. Mais Palancy se disait que là, tout de même, Jacques y était allé un peu fort. Le fait d’être un centenaire excentrique ne pouvait pas tout excuser. Depuis trois jours, depuis qu’ils étaient venus là, tout tournait à la catastrophe: le moindre travail devenait corvée. Il faut dire que le confort de cette maison de famille était inexistant: rien n’avait dû changer ici depuis des siècles.

Pour la dixième fois peut-être, Palancy se résigna à aller changer l’eau de sa casserole et — comme il l’avait vu quelquefois dans certains films de cinémathèque — à s’essayer encore à raviver la flamme en rajoutant un fagot de petit bois.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité