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Écrits de Marc Hodges
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22 mars 2006

Un début de correspondance

J'ai établi sur vous des sentinelles, soyez attentifs au son de la trompette ! Et ils répondent : nous n'y serons point attentifs...
Jérémie 7. 17.


Que faire de tout cela? Tant j'y percevais d'excès, de coquetterie apparente, d'exaltation forcée, finalement d'affectation, j'ai longtemps hésité à rendre sa correspondance publique. Plus qu'à transmettre ses lettres telles que reçues, ce qui me semble toujours de peu d'intérêt, j'ai enfin décidé, non sans hésitations, de transcrire au plus près l'histoire qui les cerne... Être ému est plus exaltant qu'écrire le mot "émotion", même en gros caractères: je cherche à me souvenir... Comment en sommes-nous venus là, par quels cheminements ce qui ne devait être qu'un échange somme toute aimable et quelque peu rituel s'est transformé en piège? Quoi qu'il en soit, en ce qui me concerne et pour m'en libérer, j'aurai, au prix d'une légère entorse à mes propositions, pour l'essentiel, tenu mes engagements.

 

Évoquant les lettres que Synésius, évêque néo-platonicien du IV° siècle originaire de Cyrène, ville de Lybie célèbre pour son école philosophique fondée par Aristippe, poursuivant la tradition des lettres pastorales, écrivait de Ptolémaïs, je lui avais, comme à beaucoup d'autres poètes que j'avais rencontré, envoyé une circulaire lui demandant de me parler de son travail. Il savait que ses lettres ne seraient pas seulement lues par leur destinataire, mais qu'elles feraient l'objet d'une publication, donc d'une lecture publique. C'était sans ambiguïtés. Je pensais que cette duplicité volontaire donnerait un style particulier à ces correspondances faussement privées. J'ignorais qu'elle pouvait m'entraîner dans les tourbières inquiétantes d'une pensée malade.

 

Bien que ne répondant pas vraiment à ma demande, sa première réponse me parut un engagement:


Paris, le 8 novembre 1989
du café Le Cluny.

Pas assez d'embouteillages ou une habileté à y échapper (qui le sait?...)  pour avoir eu le temps d'user du dictaphone. Mais je songe à vous et, pour vous, à la poésie. J'y songe d'autant plus qu'elle, sa matière, son histoire, son mirage actuel, son indéfinition dans l'infini des définitions, sa ténuité, sa fragilité, ses certitudes et ses stupidités, m'interrogent profondément depuis quelques temps. Il y a là une problématique presque ontologique qui me préoccupe. J'oserai presque dire "qui me bouleverse".

 

Il faudra bien que je règle mes comptes comme on va à la psychanalyse... Cela ne peut que venir!

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