Perte de repères (Roberte et Argencourt 05)
ne pas aimer porter les mêmes
sous-vêtements plusieurs jours ne pas les mettre pantalon sans slip
rythme poétique minuscule plaisir érotique rythme érotique de la marche
omniprésence des fantasmes construire son désir d’une de jouissances
minuscules situation pour son article ridicule besoin d’écrire
qu’importe n’a jamais cherché à publier le moindre poème ce n’est pas
ça qui va l’aider à comprendre hésitation c’est un embarras c’est une
hésitation continue à bouger tout simplement à se demander pourquoi
comment continue à attendre slip épinglé aux épines du Christ geste
trop rhétorique pornographique se contenter de le fourrer dans une
poche de sa veste ne penser à rien d’autre
N’étais pas dans un hôtel. Ce mystère fixait un jeu dont j’ignorais les règles.
La
pièce où j’entrais était un salon — tableaux modernes sur les murs,
ameublement contemporain: une de mes connaissances de la veille avait
dû m’héberger. J’ai appelé, pas de réponse, me suis décidé à ouvrir une
porte… Sur une table basse, un déjeuner et une enveloppe.
Pour toute
explication elle contenait un poème signé de deux initiales peu
lisibles — CC, CL, LC ou LL — et un numéro qui semblait être de
téléphone :
«Ils sont comme de beaux corps que l’âge n’aurait pas atteints…
Ils ressemblent à de tels corps les désirs qui se sont éteints
Sans se rassasier, sans avoir eu ne fût-ce
Qu’une seule nuit de plaisir ou qu’un radieux matin».
0458006025
J’ai déjeuné.